À l’arrivée, on s’affaire : tabliers, assiettes, serviettes, fourchettes… Tout le monde est au travail. Approchez, approchez installez-vous, soyez à l’aise BIENVENUE À LA TABLÉE DU GRAND SOIR !

Nous voilà au service d’une grande cause : se régaler ensemble. Trois jeunes vingtenaires vous convient à un événement qu’ils et elles veulent fédérateur et festif : « la tablée du grand soir ». Tout le monde est bienvenu·e, personne ne doit être mis·e à l’écart. Il faut contenter chaque convive, prendre soin. C’est une règle d’or.

Mais qui s’assied à côté de qui ? Comment s’orchestre le service ? Comment disposer les tables ? Quelle est la place de chacun·e dans ce joyeux chaos qui ouvre l’appétit ? On marche sur des oeufs. Vous le savez un repas de famille est une mise en scène. Ils et elles sont jeunes, vivent dans un monde qu’on leur vend comme bouché, limité. Ils et elles sont apparemment bardé·es de certitudes, mais se révèleront capables d’être poreux.ses et ouvert·es. Ils et elles  ont des trajectoires très différentes, mais ont en commun - entre eux et avec nous - leurs fragilités et un sentiment d'illégitimité à agir sur l'organisation de la société. Au fond, ils et elles combattent leur impuissance présumée.

Tout est important. Prétexte au jeu. Tout est dialogue, geste artistique et ludique. Au bout d’une heure le couvert est mis. Les tables et les bancs sont en place. Nous pouvons enfin passer à table et partager ce repas tous·tes ensemble.